Les espèces de nématodes qui sont commercialisées comme auxiliaires font partie d’un petit groupe d’espèces qui ont la particularité de ne se développer qu’à l’intérieur d’insectes, voire de gastéropodes pour l’une d’entre elles (en ce qui concerne les escargots, seuls les jeunes sont tués, les plus gros ne sont que peu affectés). Cela découle probablement de l’adaptation à une source de nourriture originale de ce groupe d’organismes habituellement phytophages. D’autres groupes de ces vers ont également évolué vers un mode de vie spécifique : le parasitisme des vertébrés.
Les nématodes que nous utilisons sont bien différents et séparés des phytophages et parasites de vertébrés, ils n’attaquent que les cibles pour lesquelles ils sont commercialisés. On sait très bien que notre apport massif de nématodes sur une surface limitée augmente les chances de parasitisme mais on sait également que cette action diminue après quelques semaines car tout revient toujours à l’équilibre : tout corps étranger ou en excès est très généralement rejeté par l’équilibre local. Il y a bien sûr des exceptions, et les équilibres peuvent changer mais en fin de compte, après un laps de temps plus ou moins long, l’écosystème trouve ou retrouve son équilibre.
En conclusion, il est toujours difficile d’évaluer l’impact de nos actes sur l’environnement. Mais dans un système fortement « anthropisé » (= façonné par l’Homme et donc par définition non naturel) comme l’est un jardin, l’équilibre naturel n’a en fait rien de naturel. Dans ces conditions, comment juger de l’empreinte environnementale de telle ou telle action ? Nous devons en conscience agir en favorisant les méthodes qui minimisent notre impact sur l’environnement. Les méthodes de lutte alternatives sont forcément imparfaites, mais leur impact n’a rien à voir avec les méthodes de lutte traditionnelle ; il est bien plus faible.